Interview de Caroline
Hepato-gastro-entérologue au CHU de Nantes

Hello Caro, nous sommes ravis de te voir dans notre Newsletter car tu suis la Fabrique Créative de Santé depuis ses débuts ! Est ce que tu peux te présenter et nous dire ce qui t’anime dans la vie ?
Salut Elo, et bien je suis mariée à un mari très drôle, maman de trois enfants, je n’ai pas de réelle passion en dehors du shopping et passer du temps avec ma famille, mes amis. Je suis assez curieuse en général et j’aime bien découvrir des choses différentes. Je suis très attachée à l’esprit d’équipe, au décloisonnement, à essayer de ne pas d’avoir trop d’à priori. Je suis arrivée en médecine un peu par hasard, ne sachant pas trop quoi faire. Initialement je voulais passer le concours d’ergothérapeute parce que ça mélangeait à la fois la motricité les arts plastiques et l’accompagnement des patients et la conseillère d’orientation m’avait m’expliqué que je devrais passer le concours de médecine pour me préparer car une partie des ergothérapeute étaient des étudiants ayant raté le concours de médecine !
Tu es donc gastro-entérologue au CHU. Peux-tu nous en dire plus sur ta spécialité et changer un peu nos représentations de cette profession ?
Oui je suis hepato-gastro-entérologue c’est-à-dire médecin spécialisée dans les maladies de l’appareil digestif. En pratique cela inclut toutes les maladies de l’intestin allant de l’œsophage jusqu’à l’anus et également les organes qui sont connectés c’est-à-dire le foie, le pancréas et parfois la rate. J’aime beaucoup cette spécialité parce que elle est très variée, elle permet de prendre en charge des patients jeunes, âgés, des hommes les femmes, des maladies aiguës, et maladies chroniques, des maladies infectieuses, de la cancérologie, des maladies inflammatoires, de l’urgence, de la prise en charge plus sur le long cours. Et contrairement à ce qu’on peut penser, cette spécialité n’est pas ragoûtante même si elle a moins de prestige comparée à d’autres spécialités telles que la cardiologie. Elle rend énormément service aux gens surtout lorsque ils sont atteints de symptômes qui ne sont pas toujours facile à évoquer.
Tu travailles beaucoup sur l’éducation thérapeutique du patient. Pourquoi c’est si important pour toi ?
Cela permet de voir le patient comme un tout, et de décloisonner la prise en charge en ayant conscience qu’il n’existe pas uniquement au moment où on le voit en salle de consultation. En faisant de l’éducation thérapeutique et notamment des séances collectives je me suis rendue compte à quel point je n’étais pas en mesure personnellement de répondre à l’ensemble des questions que les patients se posaient Ça m’a appris énormément, ce que j’essaye d’inclure désormais dans les consultation de suivi médical.
Par ailleurs c’est également une question d’égoïsme, puisque nous sommes tous des patients en devenir et que dans le futur j’aimerais bien qu’on puisse s’occuper de moi en me considérant comme une personne avec d’autres problématiques sans me résumer à ma simple maladie. Enfin, j’aime beaucoup le fait de travailler avec d’autres personnes du soin mais également avec les patients ressources, ça permet vraiment d’avoir une vision à la plus globale possible et c’est très enrichissant.
Dernière question, nous sommes de nouveau en période de confinement, quels conseils donnerais-tu aux personnes ayant une pathologie chronique ?
Question un petit peu difficile car finalement ça concerne tout le monde. Essayer de respecter les mesures barrière, de se ressourcer en pensant à des moments sympas qu’on a passés, de se projeter sur des projets réalisables à courte ou longue échéance et des petits plaisirs du quotidien et on se disant que ça ne durera pas éternellement !
Merci Caro d’avoir répondu à nos questions. On a trop hâte de partager un dej avec toi à la Fabrique et d’accueillir de nouveau des groupes d’Education Thérapeutique dédiés aux Maladies Inflammatoires Chroniques Intestinales. Miss u !
Interview de Jean-François Huon
Pharmacien au CHU de Nantes

Bonjour Jean-François, peux-tu te présenter brièvement et nous dire ce qui t’anime dans la vie :
Salut Elodie ! Je suis pharmacien au CHU de Nantes et maître de conférences associé à la faculté. Alors ce qui m’anime dans la vie… Côté pro, c’est de travailler en équipe, et de toujours découvrir de nouvelles choses. A côté de cela, j’adore les arts martiaux et je passe un temps non négligeable au ciné ou devant des séries…
Aujourd’hui, nous te rencontrons Jean-François car nous traversons une période inédite. Comme tu le sais, à la Fabrique, nos adhérents ont tous une maladie chronique avec des traitements. Toi, en tant que pharmacien, quels conseils donnerais-tu à nos adhérents par rapport à leurs traitements mais aussi à leur suivi médical ?
Le premier conseil que je donnerais serait « Ne modifiez pas vos traitements sans l’avis de votre médecin », et notamment les médicaments contre la douleur. Il est normal de s’inquiéter du risque d’infection lorsque l’on a des traitements modifiant l’immunité, ou que l’on prend des corticoïdes alors que l’on entend beaucoup d’informations à ce sujet. Néanmoins, n’arrêtez pas de vous-mêmes vos médicaments, car les conséquences pourraient être graves alors que vous pensiez vous protéger.
Si jamais vous avez une consultation ou un soin nécessaire, ne reportez pas ou ne refusez pas à cause du coronavirus. Si la consultation est prévue pour renouveler votre traitement, vous pouvez vous rendre directement à la pharmacie sans avoir vu le médecin, même si l’ordonnance est expirée. Les pharmaciens peuvent délivrer leurs médicaments habituels, afin de garantir la poursuite du traitement. Si possible, demandez l’aide d’un proche pour aller les chercher. Si ce n’est pas faisable, et pour chaque déplacement, suivez bien les mesures de protection recommandées et continuez votre suivi médical
Parmi nos adhérents, une grande partie d’entre eux est en activité professionnelle mais prend des traitements parfois lourds. Quel est ton avis sur la reprise du travail physiquement, sur le télétravail ? Peut-on arrêter un traitement temporairement pour se protéger ?
L’Etat a proposé des solutions d’arrêt de travail simplifiées avec adaptation des indemnisations qui permettent de ne pas reprendre son activité à ce jour en cas de risque. Cela nécessite que l’employeur soit averti de votre ALD justifiant de l’arrêt. Si mettre au courant votre employeur de votre statut vous paraît difficile, le télétravail, s’il est possible, est une bonne solution. Le principe est bien sûr d’éviter autant que faire se peut de se mettre en danger lorsque l’on a une pathologie chronique. Si ce n’est pas possible et qu’une présence au travail est obligatoire, il n’est quoiqu’il n’arrive pas recommandé d’arrêter son traitement. Reprenez l’organisation que vous aviez avant l’épidémie, et suivez les recommandations barrières (masques, lavage de main…).
Dernière question : C’est quoi ton activité de confinement favorite ?
Je me suis remis à la cuisine (je passe près de 2h par soir aux fourneaux en ce moment !), j’écluse des séries que j’avais en attente, et j’en profite pour essayer végétaliser mon balcon
Merci Jean-François du temps que tu nous a accordé ! On a trop hâte de te revoir !
Moi aussi ! Bises à toute l’équipe !
Interview de Remy
Interne en médecine du travail

Salut Rémy, est ce que tu peux te présenter brièvement et nous dire ce qui t’anime dans la vie ?
Salut La Fabrique ! Je suis interne en médecine du travail en dernière année, et je viens de soutenir ma thèse qu’on a construit avec le CReSERC (service de “Réhab'” de l’hôpital saint-Jacques), sur l’insertion professionnelle du handicap psychique. Un tout nouveau Docteur du coup 🙂
Ce qui m’anime c’est l’humain en général. J’affectionne particulièrement tout ce qui a trait à la vérité des gens. Je pense qu’on peut vraiment accompagner et aider et quelqu’un à partir du moment où on établit une relation de confiance. Même si la vérité n’est pas toujours facile à dire et à entendre, quand on connaît les émotions, les besoins profonds, et ce qui anime la personne qu’on a en face de nous, je crois que c’est là qu’on peut vraiment l’aider à se développer, et à aller mieux.
Je suis aussi passionné de musique. J’écris, compose, chante et réalise des chansons françaises depuis plus de 10 ans maintenant. D’abord avec mon groupe Yépa, et maintenant en solo sous le nom de Rémo.
T’es médecin du travail, c’est une profession qu’on ne connaît pas si bien. Est ce que tu peux nous présenter ton métier ? Qu’on en finisse une bonne fois pour toute avec nos représentations du médecin du travail !
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la médecine du travail se résume pas toujours à prendre votre tension artérielle, votre poids et vous mesurer 🙂 Un médecin du travail doit garantir la santé et la sécurité des travailleurs sur leurs postes de travail.
- 2/3 du temps on consulte des travailleurs pour s’assurer que leur état de santé physique et psychique est compatible avec leur poste de travail. A la fin de la consultation on doit fournir une “fiche d’aptitude” pour ce poste de travail, et si c’est nécessaire, demander des aménagements du poste de travail pour faciliter la vie des travailleurs (siège ergonomique, pas de port de charge lourde de plus de 5 kg, horaires fixes, pas de travail la nuit, pauses régulières etc…). Nous devons aussi déclarer une inaptitude au poste de travail si l’état de santé du travail n’est plus compatible avec son travail.
- 1/3 du temps, on visite les travailleurs et leurs employeurs sur le lieu de travail. Notre rôle est de s’assurer que tout est aux normes, et que l’aménagement des postes de travail est bien conforme et respecte la sécurité des travailleurs. On a aussi un rôle de conseil des employeurs pour répertorier les risques que contiennent leurs entreprises (fiche d’entreprise), et pour répondre à leurs questions en individuel ou lors de réunions réglementaires (CSSCT, CSE). En gros, c’est riche 🙂
Tu as travaillé au CreSERC, tu peux nous en dire plus sur tes missions là bas ?
Le CReSERC c’est un service de psychiatrie de l’hôpital Saint-Jacques. L’approche est différente de ce qu’on connaît d’habitude. On propose de soins spécifiques (éducation thérapeutique et remédiation cognitive) pour les personnes avec des maladies psychiatriques chroniques. L’objectif c’est le rétablissement des personnes, c’est à dire les aider à dépasser les freins, les peurs, les limites qu’impliquent leurs maladies, et se réinsérer progressivement dans la société.
En tant que médecin du travail, mon rôle est d’aider les patients qui le souhaitent à retourner vers le travail, ou à garder leur travail. Pour garantir ça on propose:
- Une consultation de médecine du travail : répondre aux questions des patients, les aider à définir un projet professionnel, les orienter vers des structures adaptées, et les conseiller sur des aménagements de leur poste de travail.
- Un groupe d’éducation thérapeutique “insertion professionnelle du handicap psychique” : l’objectif est d’aider les patients à modifier leur rapport entretenu avec le travail (peurs, limites, confiance en soi, objectifs etc…), et à définir un projet professionnel adapté à leurs besoins et à la réalité de leur vécu : créer du lien avec les structures d’insertion professionnelle “( le SEAP de Psy Activ, ‘Retravailler dans l’ouest”, Passerelle pour l’Emploi, Emploi accompagné 44, Unis cité, etc…), de maintien dans l’emploi (Cap Emploi) et proposer aux patients un endroit super cool ou l’équipe est archi bienveillante, pour socialiser, et se développer dans le sens du bien-être, en prenant son temps pour aller mieux 🙂 La Fabrique Créative de Santé !!!!
Merci la Fabrique, vous êtes au top !!!.
Merci Rémy d’avoir répondu à nos questions ! On espère te voir vite à la Fabrique ou sur une scène (on peut être tes choristes le temps d’un show ??? allleeezzz dis oui ! )